La guerre des poils

5 mai 2007

Une nouvelle fois je laisse la place à mon cher et tendre pour parler poils et rasage! un truc d'hommes quoi! Épisode I : « Fines Lames »

Nous autres les mecs, nous avons tous ce point commun d’avoir du poil au menton (oui, je sais, ailleurs aussi). En général, le rasage masculin, c’est une fois par jour, le matin. Certains poussent le vice jusqu’à deux fois par jour, matin et soir. Personnellement, n’ayant pas un métier qui nécessite d’être toujours glabre et net comme des fesses de bébé, je me rase un jour sur deux (je suis une grosse feignasse ! ), car je fais partie de ceux qui, quoi qu’ils fassent, ne sont jamais rasés de près, ou alors durant les 15 minutes qui suivent le passage de la lame. Bref, j’ai le « menton bleu » comme on dit. Pour ce premier épisode sur l’art du rasage, on va commencer par la base, c’est-à-dire l’outil et faire un petit peu d’histoire.

Pour se raser, l’homme n’a pendant longtemps eu que la lame dite « coupe-choux ». Super efficace, mais dangereux. Il nécessite un bon tour de main et d’être très entretenu (« aiguisé à la pierre », « passé au cuir »).

Cela reste encore aujourd’hui le meilleur moyen d’avoir un rasage impeccable et cela fait regretter le temps des barbiers qui en 5 coups vous ratiboisaient pour quelques centimes… Certains aficionados utilisent même quotidiennement des lames anciennes nettoyées et ré aiguisées. On en trouve en neuf ici par exemple : http://www.hommedesbois.fr/couteau/rasage/rasoir.htm http://www.classicshaving.com/Home.html Au début du 20 ième siècle, une vraie révolution : le rasoir mécanique dit « de sécurité »

En 1895, l’Américain Gillette lance un rasoir à lame rectangulaire interchangeable. La lame est jetable, on la change lorsqu’elle ne rase plus. On se coupe moins !

Arrive ensuite le rasoir électrique, sur secteur. En 1928, c’est Jacob Schick qui invente l’engin. Son avantage : raser à sec. En 1960, c’est Remington qui lance le rasoir à piles : On peut se raser au bureau, dans sa voiture, dans le désert.

Bien pour une petite retouche ou pour ceux qui ont la chance d’avoir une barbe fine. Personnellement, je n’ai jamais trouvé ça efficace, même sur des models contemporains. Ça me ravage mon petit visage sensible, ça laisse plein de poils et ça ne fait pas du tout rasé de près. Puis vient l’année 1975, BIC et son fameux jetable… Un best seller avec près de 10 millions de rasoirs vendus chaque jour (pas très écolo d’ailleurs selon les critères d’aujourd’hui). Une fois usé, hop, jeté, la lame et le manche.

Mais, il faut vendre. Et quoi de mieux que l’innovation technique ? Très vite, c’est l’escalade, la course aux armements… Vous pensiez qu’une lame suffisait ? idiots que vous êtes ! Gillette tire en premier avec ses 2 lames en 1971. Mais il vous en faut plus : 3, 4, 5, 19 ! Une pour lever le poil, une autre pour couper, une autre pour couper mieux, une autre pour lever plus, une autre pour recouper encore mieux, une autre pour…

En plus, des plaquettes à l’Aloé Véra, des lamelles caoutchouc pour redresser le poil, une grille pour protéger, un moteur pour faire vibrer (!?!?!?) le poil… Le problème, c’est que depuis le rasoir deux lames, il n’y a pas eu de vraies innovations améliorant significativement le rasage… La seule innovation, c’est le prix de ces lames « spéciales »… Entre 9 euros et 24 euros selon les marques pour des paquets de 8 à 10 lames !!!! Il faut le dire et l’affirmer : Une bonne lame unique ou double est aussi bien que les triples ou quadruples avec des gadgets aussi chers qu’inutiles. Les plus pros du rasage reviennent même aux sources, avec un bon vieux « coupe choux » des familles. http://herve-blog-perso.noosblog.fr/mon_weblog/ http://razorland55.free.fr/sharpening.htm http://coupechouclub.cultureforum.net/index.htm

Ne manquez pas bientôt l’épisode II : « Ça glisse au pays des merveilles »